Le Cap Vert
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Dès les travaux finis à Dakar, nous avons levé l'ancre dans l'espoir d'être à Boa Vista pour Noël. Partis le 22 en fin de matinée, nous esperions arriver dans la journée du 24 mais c'était sans compter sur notre carène toute propre. Saltimbanque se surpasse et nous emmène au Cap Vert en deux jours et demi, effectuant même 155 miles en 24 heures ! C'est donc de nuit que nous arrivons dans le mouillage de Sal Rei.
Nous avons passé un mois entre Sal et Boa Vista pour retrouver quelques copains, faire de la planche à voile et redécouvrir ces paysages qui nous plaisent. Puis notre soif de découverte a repris le dessus et nous avons filé sur Sao Nicolau. Nous avons atterri dans le petit village de Carriçal, qui nous a beaucoup plu par l'accueil de ses habitants et l'exceptionnelle vallée verte que nous avons parcourue à pied.
Dans le haut de la vallée, les habitants ont profité de la présence d'eau pour cultiver une multitude de fruits et légumes (canne à sucre, patate douce, goyave, mangue mais aussi tomate, radis, persil, melon et fraise). La partie basse, plus forestière, abrite de nombreux animaux élevés en semi liberté, on y croise des chèvres, des vaches et quelques ânes.
Après quelques jours, nous quittons Carriçal en direction d'une petite crique que l'on nous a indiquée. Ce lieu désert n'est fréquenté que par des pêcheurs qui nous vendent une langouste à un prix dérisoire. Le lendemain, nous partons pour Tarrafal, le grand port de l'île. Nous y passons une dizaine de jours, profitant d'une bonne base pour les randonnées, de la possibilité de faire les courses, le plein d'eau et la lessive grâce à un lavoir communal.
Pour notre première balade, nous sommes partis de Tarrafal en Aluger (taxi collectif) nous avons fait un beau tour de l'île avant d'arriver à Vila de Ribeira Brava, la capitale. Pour le retour, nous avons pris un raccourci plutot montagneux (Si vous cliquez sur la photo de droite, vous pourrez voir le chemin que nous avons emprunté). Cette vallée agricole ressemble au Cap Vert d'antan avec ses cultures en espalier et sa distillerie de grogue, le rhum local.
En longeant la côte au sud de Tarrafal, on arrive après quelques kilomètres à la seule plage de sable blanc de l'île. Nous sommes allés y pique-niquer et y avons trouvé une petite grotte pour nous protéger du soleil. |
A l'assaut de la face nord du Monte Gordo (1312 m) !
Avant de quitter Sao Nicolau, il restait une randonnée que nous voulions faire : gravir le Monte Gordo. Nous avons fait cette excursion en compagnie de Michel, un autre navigateur. Une bonne partie du parcours s'est faite à l'ombre d'une forêt de connifères et d'eucaliptus.
Puis nous avons quitté Tarrafal en direction de Santa Lucia une petite île déserte où nous avons passé deux jours avant de remonter vers Mindelo sur l'île de Sao Vicente. Mindelo est une des plus grandes villes du Cap Vert, considérée comme la capitale culturelle et aussi le meilleur mouillage de l'archipel. Nous y passerons un mois, pour préparer le bateau à la transat et assister au Carnaval. Nous y retrouvons nos copains Delphine et Mathieu avec lesquels nous devrions naviguer jusqu'au Brésil et qui nous ont fourni une partie des photos ci dessous.
Les fêtes durent plusieurs jours et vont crescendo jusqu'au mardi gras, jour du défilé officiel. La fête a lieu surtout l'après midi, tout le monde danse dans la rue déguisé (nous aussi !) au rythme des fanfares qui suivent chaque char. Dès la nuit tombée, la foule se disperse et la fête reprend très tard (3 heure du mat') dans des soirées privées et payantes. Nous avons participé à l'une de celles-ci au Club Nautique avec plusieurs amis navigateurs. Cette nuit trés agréable finit plutot mal lorque nous retrouvons toutes les annexes crevées sur la plage. Deux jours plus tard, elles sont toutes réparées.
Aprés deux jours de récupération, nous laissons Saltimbanque sous la surveillance de Mathieu et partons deux jours sur l'île de Santo Antao en compagnie de Delphine et Michel (l'artiste d'Ilo qui nous a donné une partie des photos suivantes). Cette île, superbe, n'a pas de mouillage sûr, c'est pourquoi nous nous y rendons en ferry.
Lors de la traversée qui dure une heure, nous sommes surpris par le nombre de locaux qui verdissent et souffrent du mal de mer. Une fois debarqués, nous prenons un aluger en direction de Cova, où nous commencons une randonnée dans le brouillard et le froid. Tant pis pour les paysages, qui paraît-il sont magnifiques, nous longeons le cratère du volcan puis nous descendons dans la vallée de Paul, le chemin compte 77 virages dans sa première partie. Plus loin, nous rencontrons Simon qui nous fait visiter son village et sa vallée par le lit de la rivière. Nous nous promenons au milieu de plants de café, de cannes à sucres, d'avocatiers, de papayers, de néfliers... Simon grimpe dans les arbres pour nous faire goûter plusieurs fruits. Dans la vallée, la nature est luxuriante et chaque partie horizontale est utilisée pour cultiver toutes sortes de plantes tropicales. Nous y trouvons entre autres des bananes à tous les stades de maturation. Après cette belle journée, nous allons passer la nuit à Punta do Sol où nous avons rendez-vous avec Edouardo, le moniteur de canyonning avec lequel nous allons passer la journée suivante.
Quelques jours après notre retour au bateau, nous quittons Mindelo pour l'île de Fogo avec Quetzal. Nous ne passons que 4 jours à Fogo car le mouillage n'est pas très agréable. Nous profitons de notre escale pour monter au volcan. La dernière éruption a eu lieu en 1995. Nous demandons au taxi de nous déposer dans le petit village construit au beau milieu de la caldeira (le cratère), point de départ de notre balade. Nous contournons la caldeira et pensons descendre dans la vallée boisée mais un "barrage" payant nous refroidit et nous rebroussons notre chemin, un peu déçus de devoir toujours payer pour voir quelque chose. Nous n'avons pas de chance, car depuis plusieurs jours, l'armatan (vent de sable) souffle et rend la visibilité très mauvaise. On distingue à peine le haut du volcan.
Le lendemain, nous partons pour Brava, la dernière île que l'on visitera avant la traversée pour le Brésil. Nous mouillons devant le village de Furna, très joli. L'accueil y est beaucoup plus chaleureux qu'à Fogo et nous y retrouvons d'autres bateaux aux équipages sympathiques dont Erwan un copain des Quetzals. Nous passons une dizaine de jours ici car l'endroit nous plait bien et nous voulons être fin prêts pour la transat. Nous alternons donc balades et derniers préparatifs. La première randonnée nous mène à une source d'eau gazeuse, qui d'après les locaux aurait le même effet sur nous que des épinards sur Popeye ! La dernière partie du sentier que nous empruntons surplombe la mer et nous avons la chance d'observer une baleine sauter et tourner sur elle même en surface pendant plusieurs minutes. Quelques jours plus tard, nous partons de l'autre coté de l'île en aluger pour remonter une vallée verte de la côte jusqu'au centre de Brava. Le début est somptueux mais Erwan qui connait bien le coin nous emmène saluer un copain Cap Verdien. Celui-ci, selon la tradition locale nous offre un bon verre de grogue qu'il est impossible de refuser. C'est donc les jambes un peu coupées que nous commencons la montée et ça monte longtemps, d'abord dans une forêt de manguier puis dans les cailloux, au soleil et enfin en plein vent. A un moment, nous nous faisons rattraper par une vieille dame portant une dizaine de kilos de légumes sur la tête, elle nous salue puis disparaît rapidement devant nous, pourtant nous ne traînons pas, nous sommes essouflés et en sueur !
Et voilà, c'est fini pour le Cap Vert, prochaine mise à jour de l'autre côté de l'Atlantique... |