La transat retour

Saint martin - Les Açores

 

Jour 1: Nous sommes partis de Marigot Bay à 9h30 et sommes passés entre l'île de St Martin et l'île d'Anguila au près avant de nous retrouver au large avec la mer pour seul horizon. Nous avons fait 133 M dans le cap 40 ( Pour aller directement sur les Açores, il faudrait faire du 60°).

Jours 2, 3, 4: Nous avons été au près bon plein durant ces trois jours avec une mer assez agitée. Nous filons droit vers Terre Neuve ! (cap 30°). Au 4è jour, Céline commence à être moins malade. Nous avons effectué 117, 126 et 132 milles.

Jour 5 : Le vent adonne, nous faisons enfin route vers les Açores distants de 1600 milles. Nous avons changé d'heure. Le soir nous recevons nos premières cartes météo en reliant la radio et l'ordinateur, nous attendons une petite dépression pour dans trois jours. 127 m.

Jour 6 : Ca y est, le vent est presque portant et plutôt faible, pour la première fois nous aérons le bateau et faisons sécher les draps. En fin d'après midi, c'est si calme que nous regardons un film sur l'ordi ! D'après la météo, ce temps devrait durer quelques jours. 107 m.

Jour 7 : Le matin nous nous faisons doubler par un gros voilier, nous discutons avec lui et il envoie un mail à nos familles (c'est beau la technologie ! ). En début d'après midi, nous pêchons un joli thon dont nous mettons une bonne partie en conserve. Plus tard nous essuyons de nombreux grains, le vent est très irrégulier et en début de nuit, sous un grain orageux qui nous noie sous des trombes d'eau, nous entendons le Mer veille sonner. Il y a donc un cargo dans le coin, mais il y a moins de 100 mètres de visibilité. La sonnerie du détecteur de radar se fait insistante, le cargo se rapproche ! Pas très rassurés, nous tentons un appel en anglais à la VHF, on nous répond en français, il s'agit d'un supertancker qui finalement passe quelques centaines de mètres derrière nous. La suite de la nuit est fatigante car le vent est variable et a soulevé une mer chaotique. 131 m.

Un beau petit thon !

Jour 8 : Toujours un temps très changeant, le matin on marche très bien puis l'après midi on fait du moteur dans un bateau qui roule et tangue. C'est pas très motivant de retrouver le pot au noir par ici ! Heureusement la nuit est plus calme. 112 m.

Jour 9 : Matinée au moteur, puis le vent se lève de l'ouest. La mer est calme, il y a du soleil et ça fait du bien ! 95 m.

Jour 10 : Une journée de merde ! Alors que nous croyons avoir du vent d'ouest jusqu'à la fin, celui ci tourne NE, il vient des Açores ! Nous tirons des bord à 3 noeuds (trop inconfortable de tenter d'aller plus vite) avec le foc 1 et 2 ris. Le soir la météo nous annonce que ça va durer, on a vraiment les boules ! En plus il commence vraiment à faire froid même sous la couette ! 84 m.

Jour 11 : Le vent se calme, ouf  ! Il se calme tant que le soir nous sommes au moteur. Il reste 1000 milles. 95 m.

Jour 12 et 13 : Nous alternons voile et moteur car le vent est faible et sa direction varie. 96 puis 126 m.

Exemple de fax météo

Jour 14 : A 1h du matin, nous coupons le moteur et jusqu'à 8h, le bateau glisse en silence sur une mer plate. Un régal ! Jérôme profite du calme pour bricoler. L'après midi le vent forcit et le soir nous filons 6.5 Nds avec juste un petit bout de génois, mais c'est du portant et le bateau malgré de bons coups de roulis reste confortable. Pour la première fois, nous mettons les bottes et le ciré entier pour sortir manoeuvrer. 137 m.

Jour 15 : Au matin le vent s'est calmé et nous sommes vent arrière. Malgré le soleil, il fait froid et nous sommes obligés de chauffer l'eau de mer pour se doucher ! Dans l'après midi le vent refuse, nous détangonnons le génois et le vent forcit pendant la nuit. Nous ne sommes plus qu'à 500 milles de Flores. 137 m.

Jour 16 : Le vent est encore monté et il faut prendre le 3ème ris, nous sommes au vent de travers et le bateau fonce. La météo sur RFI annonce un coup de vent sur la zone où on est, nous espérons aller assez vite pour le laisser derrière nous (la météo américaine dont nous recevons les fax annonce que le front est encore loin et qu'il devrait s'affesser avant de nous rattraper). Au coucher du soleil le vent forcit encore et nous affalons la grand voile. Le bateau devient un peu plus confortable malgré la mer très chaotique. 129 m.

Jour 17 : Le matin, le vent se calme et la météo annonce du calme, on s'attend à faire du moteur, mais à midi, le vent tourne subitement de SE, il devient S puis SO, O, NO et finalement se stabilise N en forcissant. Le front nous a quand même rattrapé, en milieu d'après midi, nous sommes sous trois ris et un petit bout de génois sur une mer complètement pourrie. Le soir le vent refuse et nous nous retrouvons à nouveau au près, heureusement le vent a un peu baissé. 96 m.

Céline barre dans la brise

Jour 18 et 19: Encore des journées difficiles, le vent est modéré à faible de NNE et nous sommes encore au près. Nous sommes à 200 m. de Flores mais nous ne pouvons pas y aller car le mouillage n'y est pas abrité avec ce vent, de plus nous arrivons à peu près à faire route directe sur Horta, situé plus au sud mais distante de 300 m., nous changeons donc de destination. 98 et 108 m.

Jour 20 : Au lever du jour, nous voyons l'ile ! Nous passons la matinée à tirer des bords dans un vent très variable et à 13 h, nous arrivons. Un peu KO mais HEUREUX. Comme pour l'arrivée au Brésil, Mathieu est là pour nous acceuillir, c'est une bonne surprise ! 119m.
On voit l'Ile !

Cette transat nous a parue beaucoup plus fatigante que la première et nous avons fait beaucoup plus de près que ce que nous pensions. Malgré tout nous n'avons pas subi de trop gros coups de vent. Saltimbanque a beaucoup moins souffert que nous pendant cette navigation. Après en avoir discuté avec quelques équipages qui ont fait le même parcours à la même période, il semble que nous ayons été plutôt chanceux (certains ont été sous le même grain pendant 48 h ! D'autres plus au nord ont eu du vent beaucoup plus fort et un bateau parti après nous a dû faire 1000 m. au moteur) et rapide par rapport à la taille de notre voilier. La météo un peu anormale a causé des soucis à tout le monde.

Les Açores

Nous avons passé une très bonne semaine à Horta sur l'île de Faial. Celle-ci nous a parue très jolie et incite à faire une escale beaucoup plus longue pour découvrir tout l'archipel. Nous y avons retrouvé plusieurs amis car c'est la principale escale des Açores. Nous avons loué une voiture avec des amis pour faire le tour de l'île. Nous avons commencé par monter au volcan pour voir la caldeira (cratère) mais nous étions dans les nuages ! Au nord-ouest de l'île, un phare avait été construit mais depuis, un nouveau volcan est apparu et a créé une montagne entre lui et la mer. C'est donc assez surprenant de trouver un phare qui n'est plus visible du large ! A part cette pointe, le reste de l'île est très vert, les hortensias y poussent en grande quantité.

Hortensia-Phare invisible- Volcan

Notre oeuvre !

Avant de quitter l'île, nous avons fait notre dessin. C'est devenu une tradition, chaque voilier passant par les Açores laisse sa trace sur les quais avant de repartir. Le port est couvert d'oeuvres d'art ce qui rend les promenades au bord de l'eau très sympas. Nous avons pu retrouver les dessins d'amis passés avant nous.

Après une semaine d'escale, une fenêtre météo se profile et nous avons decidé de partir, direction la Bretagne.

Les Açores - Bretagne

La météo prévoyait 5 jours de vent fort et portant puis du temps calme. Nous avons effectivement eu 6 jours de sud ouest pas trop fort au court desquels nous avons parcouru les deux tiers de la route. Puis il est brutalement passé nord est (il venait du Finistère). Nous avions alors le choix entre nous diriger vers l'Ecosse ou Arcachon et il nous a fallu à nouveau 6 jours de zig zag pour finir. A la veille de l'arrivée, le vent est totalement tombé ce qui nous a permis de faire route directe au moteur, malheureusement, celui-ci est tombé en panne après quelques heures. Pendant la dernière nuit, nous avons du faire une dizaine de miles et nous avons beaucoup ralé sur notre infortune. Heureursement, le dernier jour, un petit vent du sud est venu nous pousser sous spi jusqu'à Loctudy.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, cela fait quinze jours que nous sommes rentrés, nous apprécions vraiment le confort de la vie à terre (douche chaude, grand lit qui ne bouge pas, internet .... ) et le fait de retrouver la famille et les copains. Nous nous préparons à aller travailler et à construire une maison. Mais nous pensons déja au prochain voyage et nous ferons tout pour pouvoir repartir un jour....

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